Exposition de peinture à la Galerie A Capell’Art 02/10/2014
Antoine Dubruel ou « la traduction en peinture d’un monde invisible »
Chose dite, chose faite ! La Galerie associative située 44 rue de la Capelle tient ses promesses en ouvrant dès ce mois-ci ses portes à de nouveaux artistes talentueux.
Souvenez-vous, A Capell’ART est le projet osé de ces 6 amies passionnées de peinture et désireuses de donner un souffle nouveau au centre de Millau en choisissant d’investir les murs d’une vieille salle voûtée afin d’y promouvoir un art se conjuguant dans la pluralité et le mélange des genres. C’est ainsi qu’A Capell’ART accueille dans ses murs du 6 octobre au 3 novembre prochain un jeune artiste sétois, Antoine Dubruel qui situe son œuvre à mi-chemin entre figuration et abstraction. Issu d’une famille au goût prononcé par l’art et la culture, Antoine Dubruel s’oriente d’abord vers le Droit avant de faire le choix « radical » qui s’impose naturellement à lui, celui de peindre. En 2008, il organise sa première exposition à Gordes dans le Lubéron avant de poursuivre la présentation de son travail à Marseille, Paris à la Galerie Monod ou plus récemment à Rodez à la Galerie Artives, au côté d’œuvres de grands noms tels que Pierre Soulages, Hans Hartung, Zao Wou Ki.
L’homme reconnaît ses maîtres que sont Monet ou encore Van Gogh dans une démarche oscillant entre tradition (il s’agit de broyer les pigments de couleurs qui seront mélangés ensuite à des huiles à la manière des Anciens) et innovation quant au traitement des sujets. Les compositions deviennent alors le fruit d’une lente maturation intellectuelle et sensorielle qui, après avoir longtemps privilégié le motif du corps, s’orientent du côté de paysages « mentalisés ». « Funambule », tels sont ses mots, comme si l’artiste se trouvait, au moment de créer, suspendu dans les airs. La corde raide est ainsi tendue au dessus d’une toile que le peintre aime vaste car elle laisse libre le corps en lui assurant une gestuelle « démesurée » permettant à l’ébauche première, réalisée au dessin puis à l’encre de Chine, de conjuguer formes, couleur et matière. « […] brutalité et tendresse charnelle du trait, désir de vastes horizons etc… » dira le dramaturge Gille Desnots tandis qu’il fait le choix de présenter sur scène l’une des toiles du peintre lors de la mise en scène d’Un conte d’hiver de William Shakespeare. La résolution sur la toile s’effectue enfin au sein d’une équation où se fondent de multiples inconnu(e)s tandis que dessin, encre et huile se mêlent en communiant, se retrouvant alors englobés au bout de ce pèlerinage de la pensée.
Elida Fabre
Exposition Galerie A Capell’ART – Du 6 octobre au 3 novembre 2014
Le journal de Millau – publié le jeudi 02 octobre 2014